Dans la ville qui est aussi le siège du comté de Johnson, on parade pour le Homecoming Week-end. Les deux partis rivaux ont leur cortège et tentent de dissimuler, un instant, leurs antagonismes. Dans les rues et sur les parkings, on hisse le jaune et le noir des Hawkeyes, l’équipe locale, mais le rouge des républicains et le bleu des démocrates n’est pas loin.
«Moi, ça me dérange pas d’afficher mon soutien pour Trump, mais beaucoup d’étudiants ont peur. Tu entends? Les gens sont en train de nous huer». Ian Dunleavy, 20 ans, parade en santiags dans la rue principale d’Iowa City pour le «Homecoming Week-end», le week-end du retour à la maison. Il défile sous les huées avec les étudiants républicains de l’Université d’Iowa, au cœur de l’une des rares circonscriptions démocrates de l’Etat. C’est l’université où ma grand-mère avait étudié la sociologie.
Entre ses mains, Ian tient une pancarte où sont inscrits les trois R: red, right, republican (rouge, de droite, républicain). Derrière lui, un énorme éléphant consitué de ballons noirs et jaunes se balance au milieu des affiches de campagne. Le symbole du parti républicain, orné des couleurs de l’équipe universitaire de football, les Hawkeyes. Le Homecoming Week-end est une sorte de camp d’intégration géant financé par la mairie, lors duquel les anciens diplômés reviennent sur le campus.
De prestigieux alumnis paradent assis sur le coffre des décapotables, les associations universitaires présentent leurs chars, les orchestres défilent en uniformes, des commerces locaux font la promotion de leurs produits et l’armée lance des casquettes du haut de véhicules blindés. Tout le monde est habillé en jaune et noir et beaucoup reprennent en unisson les champs de supporters des Hawkeyes.
«J’ai pas encore trop vu de trucs politiques et c’est mieux comme ça», se réjouit Andy Behounek, lunettes de soleil et casquette de cow-boy Hawkeye sur la tête. Il est venu voir sa fille de dix ans défiler avec son groupe de majorettes. «Ça polarise trop, faut garder l’évènement léger. Ces huit dernières années ont été dures pour tout le monde. Aujourd’hui, on s’amuse.»
Deux solutions:
Tout premier abo comprend un mois d’essai gratuit, que vous pouvez interrompre à tout moment (même si nous serions enchantés que vous restiez!).
Si vous connaissez un abonné, cette personne peut vous offrir gratuitement nos articles, grâce à l’icône «cadeau» qui figure en haut, près de la signature.
Plus loin, un groupe d’adultes s’avance avec une grande banderole où l’on peut lire: «Les mères demandent des actions pour un usage plus sensé des armes». Royann Moraz, la soixantaine, fait partie de l’organisation. Elle milite pour renforcer la régulation des armes à feu. «Personne ne devrait avoir un semi-automatique chez soi. Il faut des vérifications plus poussées pour l’achat des armes et mettre en place des lois pour les retirer aux gens en détresse psychologique. C’est aussi un enjeu de prévention du suicide. Malheureusement, ce n’est pas vraiment un sujet abordé pendant cette campagne», regrette cette électrice démocrate.
Voir plus