Le succès phénoménal des médicaments de Novo Nordisk pour perdre du poids, comme Ozempic et consorts, a ouvert la voie aux molécules qui ciblent les récepteurs de l’hormone GLP-1. Pour les rendre encore plus efficaces, on essaie désormais de rendre ces molécules touche-à-tout. Bienvenue dans l’ère des polyagonistes, les Rubik’s Cube de la minceur. Lesquels ne font pas l'unanimité.

Vient un moment dans notre histoire des médicaments GLP-1 où l’on croise les mêmes protagonistes, quelques chercheurs d’élite vers qui tout converge, parce qu’ils ont les compétences, la reconnaissance et la conviction chevillée au corps que leurs recherches mèneront quelque part. C’est le cas ici encore, avec l’un des duos scientifiques emblématiques du domaine, constitué par le biochimiste Richard DiMarchi et l’endocrinologue Matthias Tschöp.

Faisons de nouveau les présentations. D’un côté, Richard DiMarchi, 72 ans de nos jours, biochimiste de génie qui a fait une bonne partie de sa carrière chez l’Américain Eli Lilly avant d’en claquer la porte en 2003 pour monter son laboratoire de recherche à l’Université d’Indiana. «J’ai eu l’impression de sortir de prison», m’a confié celui qui compte une centaine de brevets et six startups à son actif. Son domaine de prédilection: l’optimisation des macromolécules dans le champ du diabète et de l’obésité.

De l’autre, Matthias Tschöp, 57 ans, médecin et chercheur en endocrinologie allemand. Aujourd’hui directeur du Centre Helmholtz de Munich, l’un des principaux centres de recherche médicale en Allemagne, il est considéré comme une sommité mondiale sur l’obésité, ses mécanismes et ses traitements. Lorsqu’il rencontre Richard DiMarchi à la fin des années 1990, à l’occasion d’un postdoctorat chez Eli Lilly, il est plutôt le disciple que le maître.

Au début de la décennie 2000, DiMarchi et Tschöp ont tous deux quitté Lilly, trop focalisé sur le diabète et pas assez sur l’obésité à leur goût. Ils ont désormais les coudées franches pour développer leurs propres recherches dans leurs institutions respectives, et leur expérience dans la pharma leur a permis de tester quantité de molécules dérivées des hormones digestives. Ces travaux leur ont donné une conviction: il faut cibler large

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