Alors qu’à Copenhague et en Allemagne on cherche l’hormone clé de la production d’insuline pour traiter le diabète dans des tripes de cochon, les chercheurs américains parient sur la génétique. Paradoxalement, c’est la peur de cette nouvelle science qui va les mettre sur la piste de la molécule qui rapporte des milliards aujourd’hui. La peur, et un poisson monstrueux: la baudroie.

A l’Université de Copenhague, Jens Holst est une star. Il est sur la short list des prix Nobel de médecine pour la découverte de GLP-1, l’hormone à l’origine des médicaments contre le diabète et l’obésité comme l’Ozempic, que tout le monde s’arrache aujourd’hui aussi pour maigrir. Dans l’épisode précédent, nous l’avions laissé au milieu du gué, au tournant des années 1970.

Certain que l’intestin secrète une hormone capable de faire baisser le taux de sucre – son Graal –, Jens Holst et son équipe n’ont pas encore été en mesure d’identifier la molécule convoitée. Leurs recherches les ont conduits sur la piste d’un précurseur du glucagon, une des deux hormones bien connues que le pancréas sécrète pour réguler la glycémie (avec l’insuline). Mais qui dit précurseur dit qu’il faut remonter une chaîne de transformations à l’échelle moléculaire, ce qui nécessite des outils de pointe.

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