Toutes les semaines, le dessinateur jurassien Pitch Comment croque un fait d'actualité pour Heidi.news.

La mort dans un crash d’hélicoptère du très conservateur président iranien, Ebrahim Raïssi, a logiquement donné lieu à un deuil national en Iran. Mais, comme souvent au pays des Mollahs, les discours officiels cachent une réalité plus contrastée chez les citoyens. L’austère protégé du Guide suprême Khameini a joué un rôle clé dans les répressions des mouvements de protestation de 2022-2023, à la suite de l’arrestation et du passage à tabac de Mahsa Amini, Iranienne de 22 ans tuée par la police des mœurs pour un voile mal ajusté.

Alors en Iran, et dans la diaspora iranienne, tout le monde ne porte pas avec la même ferveur le deuil du «boucher de Téhéran» — surnom acquis en 1988, lorsqu’il organisait la répression et l’exécution massive d’opposants politiques en tant que procureur adjoint de Téhéran. On a vu apparaître sur les réseaux le hashtag #helikotlet, mot-valise combinant l’hélicoptère et la kotlet, cette galette persane à base de viande hachée. Un point en tout cas met tout le monde d’accord: dans la foulée de cet accident, il serait fou de s’attendre à un assouplissement du régime. Ce ne sont pas les bouchers qui manquent.