En Catalogne, les indépendantistes risquent de se faire détrôner par les socialistes lors des élections régionales ce dimanche 12 mai. Si ce scrutin montre que le séparatisme n’est plus une priorité, il ne signe pas la mort du rêve de voir un jour une république catalane indépendante.

Après avoir fui l’Espagne dans le coffre de sa voiture, Carles Puigdemont rêve de revenir par la grande porte à l’issue des élections régionales anticipées en Catalogne, ce dimanche 12 mai.

En deuxième position dans les sondages, derrière le socialiste Salvador Illa, l’ancien président de la région attend sa revanche. «La Catalogne a besoin d’un leader, me voici! », a clamé le dirigeant du parti indépendantiste de droite Junts (qui signifie «ensemble») lors d’un meeting à Argelès-sur-Mer, en France.

Toujours visé par un mandat d’arrêt en Espagne, pour sa tentative de sécession en octobre 2017, Carles Puigdemont a dû faire campagne de l’autre côté de la frontière. Il ne pourra pas remettre un pied dans son pays tant que la loi d’amnistie concédée par le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez — en échange de l’appui des hommes de Carlos Puigdemont à son investiture — ne sera votée au Parlement.

Depuis Madrid, on suit avec une grande attention ce scrutin régional aux enjeux nationaux. Ce vote est un test aussi bien pour le Premier ministre que pour les partis séparatistes, à l’issue d’une campagne où — pour la première fois en dix ans — l’indépendance n’a pas été une priorité.

Pourquoi c’est important? Une victoire catalane des socialistes servira sans aucun doute les intérêts de Pedro Sanchez qui veut «tourner la page» de la tentative de sécession de 2017, mettant ainsi fin à une décennie de gouvernements régionaux séparatistes. La victoire validerait également sa position conciliante à l’égard de la Catalogne et relancerait son mandat, récemment fragilisé par les affaires de corruption visant son épouse.

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