Les alliés des Etats-Unis ont pendant des décennies renoncé à se doter de l’arme atomique en raison du soutien sécuritaire de Washington. En le remettant en question, Donald Trump risque de causer une vraie prolifération nucléaire

Parmi les différents retraits orchestrés par l’Amérique de Donald Trump (OMS, Conseil des droits de l’homme, multilatéralisme), il en est un qui tétanise la planète entière: la fin du parapluie nucléaire américain. Cette peur peut paraître paradoxale. Or c’est pourtant bien la garantie donnée par les Américains à leurs alliés européens et asiatiques au cours des dernières décennies qui a dissuadé nombre d’entre eux de développer l’arme nucléaire.

Le président américain, Donald Trump, et son vice-président, J. D. Vance, justifient le désengagement américain par le fait que les Européens «profitent» de la sécurité assurée par les Etats-Unis, notamment à travers l’OTAN. En Europe, cette volte-face états-unienne donne lieu à un débat qu’on ne pensait pas possible il y a encore peu. Plusieurs pays européens débattent de la nécessité de se doter d’un programme nucléaire de nature militaire. Surtout après les gestes très inamicaux de Washington qui ont été vécus comme une quasi-rupture du lien transatlantique.