Dans «Au creux du monde», Christophe Gallaz réunit une centaine de ses chroniques parues dans la presse entre la fin des années 1970 et aujourd’hui. Le portrait diffracté de notre société par une plume qui allie pensée complexe et sensualité
Reprenant une centaine de ses meilleurs billets parus notamment dans Le Matin Dimanche, entre 1978 et 2021, mais aussi dans Le Monde ou Libération, Christophe Gallaz livre une anthologie passionnante et généreuse qui court jusqu’en 2024. D’une section à l’autre («Amours», «Amis», «Arts», «Société», «Sport, «Villes», etc.), on le redécouvre tendre, lorsqu’il évoque la disparition de sa mère, ou véhément, lorsqu’il dresse un portrait de son pays, «La Suisse et le mal», en 1990, chronique à l’humour tranchant, admirée par Jean-Luc Godard, dans laquelle il scande: «En Suisse, il y a moins de polémiques intellectuelles, de débats fondamentaux et de tournois idéologiques que de traîtres aux valeurs consensuelles», et plus loin: «En Suisse, la vie chemine entre les pasteurs et les cancéreux. En Suisse, il faut trouver en soi les sources de sa propre joie.»