Pour sa 10e édition, le Festival Histoire et Cité prend le public par la main pour aller découvrir des chimères, aussi bien sur les façades architecturales que chez des tatoueurs

Pas besoin d’aller admirer Notre-Dame de Paris rénovée pour observer les êtres fantastiques que sont les gargouilles. A Genève, toutes sortes de créatures hybrides sont omniprésentes dans le décor urbain. Pour sa 10e édition, le Festival Histoire et Cité prend le public par la main pour découvrir ces chimères. Etymologiquement, ce mot (Khimaira en grec ancien) désigne une jeune chèvre née à la fin d’hiver. C’est pourquoi le corps des premières chimères contient obligatoirement un élément caprin – par exemple, «chez Homère, la chimère est un lion par-devant, serpent par-derrière, chèvre au milieu et capable de cracher le feu», détaille le site internet de la manifestation.

Si on comprend bien la dangerosité du lion et du serpent, pourquoi la chèvre, a priori inoffensive, est-elle associée à ces animaux? «Elle a longtemps été considérée comme très dangereuse, car l’acidité de sa salive brûlait les cultures au sol», explique Stéphanie-Aloysia Moretti, initiatrice et curatrice de ce projet, réalisé en collaboration avec le Pôle de recherche «Evolving Language» de l’Université de Genève. Stéphanie-Aloysia Moretti n’est pas seulement directrice artistique de la Montreux Jazz Artists Foundation, et à ce titre souvent citée dans les médias, mais a également écrit une thèse sur les chimères à Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS) et à l’Université de Fribourg.

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