Le séisme de magnitude 7,7 a frappé vendredi la Birmanie et la Thaïlande. A Bangkok, un immeuble de trente étages s’est effondré, piégeant une quarantaine d’ouvriers. Le bilan de la catastrophe n’est pas encore connu
Un puissant tremblement de terre de magnitude 7,7 a frappé vendredi le centre de la Birmanie, un séisme dont les secousses ont été ressenties jusqu’en Chine et en Thaïlande où un immeuble de trente étages s’est effondré, prenant au piège une quarantaine d’ouvriers.
Le séisme, peu profond, s’est produit à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing, vers 14h20, heure locale (7h20 en Suisse), a annoncé l’Institut géologique américain (USGS). Une réplique de magnitude 6,4 a secoué cette zone quelques minutes plus tard, selon même source. Dans la capitale birmane, à Naypyidaw, les routes ont été déformées sous l’effet des secousses et des morceaux de plafond sont tombés des immeubles. Le bilan humain n’était pas connu dans l’immédiat.
Just experienced a 7.7 strength #earthquake in #Bangkok for close to 3 minutes. Its epicenter was Mandalay, Myanmar, over 1200 kms from here.
— Joseph Çiprut (@mindthrust) March 28, 2025
Despite the distance it swayed buildings; caused cracks, forced evacuations and rooftop pools cascaded much water to down below. Scary! pic.twitter.com/iIeV7WQWN6
De fortes secousses ont été par ailleurs ressenties en Thaïlande voisine, causant des scènes de panique à Bangkok où des bureaux et des magasins ont été évacués. Un immeuble de 30 étages en construction s’est effondré dans la capitale thaïlandaise après le séisme, a déclaré un responsable de la police. Des recherches ont débuté pour retrouver 43 ouvriers bloqués sur le site, selon les urgentistes. Selon des images de la BBC, une piscine perchée au sommet d’un gratte-ciel s’est transformée en cascade, déversant de l’eau dans la rue en contrebas.
Collapsed Building in Bangkok Identified
— Weather Monitor (@WeatherMonitors) March 28, 2025
The construction project that collapsed due to the earthquake is the Office of the Auditor General (OAG) building in Bangkok, Thailand. #Earthquake #แผ่นดินไหว pic.twitter.com/d3eiDYGiAA
«J’ai entendu le bruit alors que je dormais chez moi, j’ai couru aussi loin que possible en pyjama hors du bâtiment», a déclaré Duangjai, une habitante de la deuxième ville du pays, Chiang Mai (nord-ouest), destination prisée des touristes et réputées pour ses temples.
Sai, un autre habitant de Chiang Mai, âgé de 76 ans, se trouvait dans une supérette au moment du tremblement de terre. «Je me suis précipité hors du magasin avec d’autres clients», a-t-il raconté. «C’est la plus forte secousse que j’ai ressentie de toute ma vie».
Les secousses ont également été ressenties dans le nord et le centre de la Thaïlande. A Bangkok, certains services de métro ont été suspendus. La première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a déclaré Bangkok en état d’urgence.
Des journalistes de l’AFP se trouvaient au Musée national de Birmanie, à Naypyidaw, lorsque s’est produit le séisme, faisant trembler les murs du bâtiment. Des morceaux sont tombés du plafond et les murs se sont fissurés. Des employés se sont rués vers l’extérieur, certains en pleurs, alors que d’autres tentaient de joindre leurs proches par téléphone. Le sol a vibré pendant trente longues secondes, avant de se stabiliser.
D’autres secousses ont par ailleurs été ressenties dans la province chinoise du Yunnan (sud-ouest), selon l’agence chinoise chargée des séismes, qui a enregistré une secousse de magnitude 7,9.
Les séismes sont relativement fréquents en Birmanie, où six tremblements de terre ayant atteint ou dépassé une magnitude de 7 se sont produits entre 1930 et 1956 près de la Faille de Sagaing, qui traverse le centre du pays du nord au sud.
En 2016, un séisme de magnitude 6,8 avait secoué l’ancienne capitale, Bagan, dans le centre du pays, tuant trois personnes et provoquant l’effondrement des murs des temples de cette destination touristique. En novembre 2012, un séisme également de magnitude 6,8 avait frappé le centre du pays, faisant 26 morts et des centaines de blessés.
La faiblesse des infrastructures, l’insuffisance de services de santé, notamment dans les zones rurales, le développement anarchique des zones urbanisées ont rendu la population des régions habitées particulièrement vulnérable en cas de catastrophe naturelle, selon les experts.