Cette alliée indéfectible du milliardaire républicain avait dénoncé fin janvier la «gangrène antisémite» qui toucherait l’ONU selon elle. Le président américain n’a pour le moment pas annoncé qui il comptait nommer en remplacement
Donald Trump a annoncé jeudi renoncer à nommer l’élue new-yorkaise Elise Stefanik comme ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, déclarant ne pas vouloir «prendre de risque» face à la fine majorité dont disposent les républicains à la Chambre des représentants.
La confirmation d’Elise Stefanik à ce poste aurait nécessité sa démission comme élue de la chambre basse du Congrès et la tenue d’une élection partielle dans sa circonscription de l’Etat de New York.
Le président américain a donc préféré éviter le risque d’éroder la marge de manœuvre de son parti, et a affirmé sur sa plateforme Truth Social qu’il était «essentiel de maintenir CHAQUE siège républicain au Congrès».
A 40 ans, Elise Stefanik était censée devenir l’ambassadrice des Etats-Unis au sein d’une organisation que Donald Trump a fortement critiqué à de nombreuses reprises.
Cette ancienne élue modérée, devenue alliée indéfectible du milliardaire républicain, avait elle-même dénoncé fin janvier la «gangrène antisémite» qui toucherait l’ONU selon elle. Connue pour ses positions pro-israéliennes, elle avait déclaré être sur la même ligne que des ministres israéliens d’extrême droite, qui estiment que leur pays a un «droit biblique sur la Cisjordanie». Aucun problème n’était attendu pour la confirmation de sa nomination par le Sénat américain.
Mais alors que Donald Trump avait nommé d’autres élus de la Chambre des représentants à divers postes, il a vu la majorité des républicains fondre comme neige au soleil. Il s’est ainsi attiré des problèmes avec des élus de son camp, qui – disposant d’un pouvoir de blocage – ont exprimé leur opposition publique sur certains sujets, notamment budgétaires.
«Les gens adorent Elise, et avec elle, nous n’avons pas à nous inquiéter quand viendra le jour de l’élection», a déclaré Donald Trump sur Truth Social. «Il y en d’autres qui peuvent faire du bon boulot aux Nations unies», a-t-il ajouté, sans préciser pour le moment qui il comptait nommer en remplacement.
Dans la vie politique américaine, le poste d’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies sert souvent de tremplin vers des fonctions plus élevées, comme en témoignent les parcours de Madeleine Albright, qui fut ensuite secrétaire d’Etat sous Bill Clinton, Susan Rice, qui fut conseillère à la Sécurité nationale sous Barack Obama, ou encore George Bush père, qui devint président.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a salué sur le réseau social X la «décision altruiste» d’Elise Stefanik, qu’il qualifie de «grande leader et patriote dévouée».
«Il est notoire que les républicains ont une majorité sur le fil du rasoir à la Chambre, et l’accord d’Elise pour retirer sa nomination nous permettra de conserver l’une des membres les plus solides et déterminées de notre groupe pour permettre d’avancer les politiques de l’Amérique d’abord du président Trump», a-t-il ajouté.
Avant Elise Stefanik, Donald Trump n’avait eu à renoncer qu’à une seule autre nomination depuis sa victoire de novembre, celle de Matt Gaetz à la Justice. Cet élu de Floride à la Chambre des représentants faisait face à la forte opposition de sénateurs, jusque dans son camp. Fin décembre, un rapport parlementaire avait conclu que Matt Gaetz avait payé une mineure de 17 ans pour des relations sexuelles.