La série dont parle Keir Starmer s’appelle «Adolescence», une mini-série de quatre épisodes, tous filmés en plans-séquences, et traitant du danger des influenceurs masculinistes et de la misogynie en ligne

Et la série cible précisément la manosphère et les incels dès le deuxième épisode, en mentionnant directement l’influenceur Andrew Tate et les théories de la pilule rouge. C’est une référence à «Matrix» à la sauce ultra-masculiniste, qui affirme que les hommes doivent dominer et se méfier des femmes, car elles sont manipulatrices et opportunistes. Elle raconte l’arrestation de Jamie Miller, un ado de 13 ans accusé du meurtre d’une de ses camarades de classe poignardée à mort sur un parking. L’intrigue tourne autour du harcèlement, du rôle des réseaux sociaux et des incels, cette communauté connue pour sa haine des femmes.

Mais pourquoi donc une telle critique des masculinistes? Ces derniers mois, les Anglais ont vu défiler dans les colonnes de leurs médias plusieurs affaires sordides de féminicides. Le 11 mars dernier, un homme de 26 ans a été condamné à la perpétuité pour le viol et le meurtre de son ex. Il aurait visionné un épisode du podcast d’Andrew Tate juste avant de passer à l’acte et de tuer au passage la sœur et la mère de son ex à l’arbalète. En juillet 2024 à Southport, un adolescent a poignardé à mort trois filles lors d’un cours de danse. En 2023, c’est une fille de 16 ans qui a été tuée par un garçon et une fille de son âge.

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Stephen Graham, l’un des co-créateurs de la série «Adolescence» demande l’interdiction des téléphones avant l’âge de 16 ans. Mais plus globalement, les pays essaient d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux mineurs. L’Australie a tout récemment interdit les réseaux aux moins de 16 ans. La France a, elle, instauré une majorité numérique à 15 ans, en dessous de laquelle il faut demander l’autorisation à ses parents. Mais dans les faits, il est techniquement très difficile de faire respecter ces lois.

Enfin, en Angleterre, des cours pour lutter contre la misogynie pourraient être intégrés dès cette année dans les programmes scolaires avant les vacances d’été, selon «The Times». Une initiative qui rejoint l’idée de Keir Starmer de faire passer la série dans les classes.