CHRONIQUE. Le frelon asiatique ou le moustique tigre nous colonisent contre notre gré. Ce n’est pas le cas de tous les animaux

On sait les dégâts que provoquent les espèces invasives. Le frelon asiatique démantibule nos ruches d’abeilles, les écrevisses américaines s’érigent des rivieras dans nos plans d’eau, et le moustique tigre nous transmet dieu sait quoi. Généralement, ces indésirables arrivent chez nous par une forme de faux hasard qu’on peut envisager comme un effet collatéral de la globalisation (l’Etat de Fribourg nous rappelle que la palourde asiatique a colonisé le lac de Schiffenen vraisemblablement parce «qu’elle a été introduite par le Rhin avec les plateformes d’Expo.02»). Ou alors en raison du dérèglement climatique, autre side-effect de l’évolution récente de notre civilisation. Voire par une forme de laisser-aller – on ne sait toujours pas d’où venait précisément le caracal qui, il y a un an, caracolait dans le Jura, mais il y a de fortes chances qu’il ait au préalable échappé à un maître distrait.

Il est plus rare, mais pas inédit, que l’être humain se mette en tête d’introduire consciemment une espèce dans un espace qui lui était jusqu’alors étranger – je dis bien introduire, et non réintroduire, comme on a pu le faire récemment pour le loup, le lynx, ou l’ours. Il y eut ainsi, à la toute fin des années 1990, cette tentative jurassienne d’implanter des bouquetins dans les Franches-Montagnes – mais les bêtes ont vite disparu. Elles n’appréciaient peut-être pas l’ambiance du coin.

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