Future directrice du Poche à Genève, Martine Corbat offre avec «Dans ma peau, Patti Smith» un spectacle musical jubilatoire, hommage à son idole, à voir jusqu’au 13 avril

Il n’y a rien de plus beau que l’exercice d’admiration. Parce que dans ce geste-là, il n’y a pas seulement la gratitude, il y a les ailes de l’enfance, l’empreinte de qui on a été, d’un idéal intact sous les grimaces de l’âge. Martine Corbat n’a pas oublié l’ado qu’elle était dans son Jura natal, les cassettes qu’elle glissait dans son walkman et la liesse qui montait alors, cette marée océanique, parce que Patti Smith feulait dans ses oreilles. La future directrice du Poche à Genève célèbre sa grande sœur de rêve dans Dans ma peau, Patti Smith, à la Parfumerie, ce repaire au bord de l’Arve où il fait bon flibuster. Résultat? Une heure quinze de jubilation tendre.

Qu’est-ce que ce Dans ma peau, Patti Smith? Une éducation par la bande, du côté de l’Hôtel Chelsea à New York au début des années 1970, des écrivains pirates comme Allen Ginsberg et William Burroughs. Martine Corbat a trouvé chez l’autrice française Claudine Galea l’écho de sa passion adolescente. Elle a lu Le Corps plein d’un rêve (Edition Rouergue), récit d’une révélation et d’une libération, d’une apocalypse salvatrice au fond. L’autrice du poignant Sentiment de vie y raconte ses 16 ans et ce jour où Patti et sa voix de cavale la soulèvent pour ne plus la lâcher. Ça se passe à Ensuès-la-Redonne, un village de pêcheurs sur la Côte bleue du côté de Marseille. Patti a 30 ans, c’est une star presque malgré elle, Claudine en a 16, c’est une étoile recroquevillée dans sa nébuleuse.

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