Adaptant le livre éponyme de Christophe Boltanski, le cinéaste romand Lionel Baier signe avec «La Cache» un film à la fois universel et personnel évoquant de grandes questions à travers le destin d’une famille dans le tourbillon de Mai 68
En 2006, Lionel Baier dévoilait avec Comme des voleurs (à l’est) la première étape d’une tétralogie qu’il présentait, en partant des quatre points cardinaux, comme «une cartographie affective des Européens». Dans ce film qui le voyait se frotter au registre de la comédie, il s’inspirait de sa propre histoire pour se mettre en scène dans le rôle d’un jeune trentenaire partant en Pologne à la recherche de ses origines. Suivront Les Grandes Ondes (à l’ouest) en 2013, sur des journalistes de la Radio suisse romande vivant de l’intérieur, dans le Portugal de 1974, la Révolution des œillets, puis La Dérive des continents (au sud) en 2022, sur des fonctionnaires français et allemands préparant une visite présidentielle dans un camp de migrants en Sicile.
En attendant de s’attaquer à la dernière pièce de son puzzle européen, qui se déroulera donc au nord, le cinéaste vaudois a accepté la commande qui lui a été faite d’adapter La Cache, un récit autobiographique de Christophe Boltanski qu’il a décidé de resserrer sur le mois de Mai 68 pour s’immerger – alors que gronde dans le hors-champ la contestation – dans l’appartement parisien des grands-parents de l’auteur.
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