Des centaines de Gazaouis ont manifesté mardi et comptaient poursuivre leur mobilisation mercredi, pour dire stop à la guerre et exprimer leur colère contre le Hamas. Un mouvement issu du désespoir, et condamné à l’instrumentalisation

La coupe est pleine à Gaza. Après dix-huit mois d’une guerre meurtrière, où plus de 50 000 Palestiniens sont morts dans les bombardements israéliens, les Gazaouis sont descendus dans la rue. Ces manifestations ont débuté mardi dans le nord de la bande de Gaza. C’est à Beit Lahia que le cortège le plus important a défilé, rassemblant plusieurs centaines d’hommes de tous âges et des enfants. Sur des pancartes, des slogans en arabe et parfois en anglais: «Stop à la guerre» et «Nous ne voulons pas mourir». Un message adressé à Israël, mais aussi aux dirigeants du Hamas.

Leila habite Beit Lahia. Elle a convaincu son mari d’aller manifester mardi. Comme beaucoup de femmes, la jeune mère de 27 ans joue un rôle «de soutien du mouvement, en coulisses». Elle raconte que les rassemblements «ont été organisés par les citoyens gazaouis», pour protester «en petits groupes» à travers l’enclave. Des groupes restreints, «par peur des bombardements israéliens en cas d’attroupements massifs». Leila s’insurge: «Il faut que notre voix soit entendue. Nous avons trop souffert! Je n’ai pas peur des représailles». Déplacée dans le sud de Gaza durant plusieurs mois, elle a pu revenir dans le nord à Beit Lahia avec la trêve mise en place de mi-janvier à mi-mars. Avec son mari et leur fille de 2 ans, ils vivent sous une tente. Elle décrit le chaos de sa vie, le même que celui de tous les Gazaouis: «La population est sous blocus israélien, assoiffée et affamée, les écoles et les crèches sont détruites, et il n’y a pas d’avenir pour nos enfants! Nous appelons à la fin de la guerre et au départ du Hamas, qui se fiche de nos souffrances», tranche Leila.

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