Dans son évaluation annuelle des menaces, le renseignement américain affirme que la Chine présente «la menace militaire la plus complète et la plus forte». La Russie, considérée comme un «adversaire» en 2024, est désormais un «compétiteur»

La Chine représente la principale menace pour les intérêts des Etats-Unis au niveau mondial, affirme un rapport des renseignements américains publié mardi, selon qui Pékin renforce ses moyens militaires.

D’après ce document intitulé «Evaluation annuelle des menaces» (Annual Threat Assessment), la «pression» de la Chine sur Taïwan - dont elle revendique le territoire - et «les vastes opérations cyber contre des cibles américaines» sont autant d’indicateurs des menaces pesant sur la sécurité des Etats-Unis.

Le rapport, non classifié, fournit un aperçu des «perspectives collectives» des principales agences américaines du renseignement quant aux dangers posés par des pays étrangers et des organisations criminelles.

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Missiles hypersoniques et aéronefs furtifs

«La Chine présente la menace militaire la plus complète et la plus forte pour la sécurité nationale» américaine, indique le document publié par les services de la directrice du renseignement américain, Tulsi Gabbard. Et d’ajouter: Pékin est «l’acteur le plus à même de menacer les intérêts des Etats-Unis au niveau mondial. L’armée chinoise déploie des moyens avancés tels que des missiles hypersoniques, des aéronefs furtifs, des sous-marins avancés, du matériel de guerre informatique et un arsenal plus important d’armes nucléaires».

Selon le rapport du milieu des renseignements, «Pékin va continuer de développer ses activités d’influence néfastes, coercitives et subversives» pour affaiblir les Etats-Unis sur les scènes intérieure comme internationale. Les agences préviennent aussi que Pékin va chercher à s’opposer à ce qu’il considère comme «une campagne conduite par (Washington) pour ternir les relations internationales de la Chine et renverser» le Parti communiste chinois.

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Le cas de la Russie

Selon le document du renseignement national, la Chine reste plus «prudente» que d’autres pays examinés dans le rapport, comme la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, l’Etat-parti se gardant d’apparaître «trop agressif».

Mardi, lors d’une audition au Sénat, Tulsi Gabbard, a déclaré que «la Chine (était) notre concurrent stratégique le plus fort», selon les informations dont disposent les Etats-Unis. Le New York Times s’est intéressé au cas particulier de la Russie. Le rapport établit que le pays présente une «résilience et une menace potentielle durable pour la puissance, la présence et les intérêts mondiaux des États-Unis», le terme d' «adversaire» a été soigneusement évité par la directrice du renseignement, qui lui a préféré celui de «compétiteur», rapporte le quotidien américain. L’ancienne démocrate s’est déjà fait l’écho de la propagande russe, dans sa guerre contre l’Ukraine.

Le terme d’adversaire était bien présent dans le rapport 2024 des renseignements nationaux, qui mentionnait plus précisément que le pays «reste un adversaire résistant et compétent dans un large éventail de domaines».