Quelque 150 postes vont être supprimés en 2025 par l’entreprise. La Suisse, qui compte 50% du personnel, sera aussi touchée par cette mesure d’économies. L’exercice 2024 s’est pour sa part soldé par un résultat net positif
L’opérateur boursier SIX a assisté à une amorce de normalisation de sa performance l’an dernier. Il a dégagé un bénéfice net de 38,7 millions de francs après une perte de plus d’un milliard en 2023. La direction entend toutefois mettre en place un programme de restructuration qui pourrait entraîner la perte de quelque 150 emplois cette année.
Cette réorganisation concerne tous les secteurs d’activité ainsi que toutes les régions, a déclaré un porte-parole de SIX à l’agence de presse AWP. «Nous ne précisons pas actuellement combien de postes seront supprimés par emplacement.» En Suisse, il y aura également des réductions d’emplois.
Fin 2024, environ 4430 personnes travaillaient pour SIX, selon le rapport annuel publié mercredi. Environ 2310 d’entre eux se trouvaient en Suisse (52%) et 1020 en Espagne (le groupe a racheté la Bourse de Madrid en 2020), le reste étant notamment en Pologne, en Inde, en France et en Grande-Bretagne.
Ces suppressions de postes pourraient en partie être compensées par les fluctuations naturelles et les départs en retraite anticipée, précise le groupe, en mains de banques suisses et internationales. Au cours des trois prochaines années, SIX compte par ailleurs réaliser des mesures d’économies à hauteur de 120 millions de francs.
De janvier à fin décembre 2024, le produit d’exploitation a augmenté de 4% sur un an pour atteindre 1,59 milliard de francs, détaille SIX mercredi dans un communiqué. Le résultat brut d’exploitation (Ebitda) s’est élevé à 443,7 millions, soit 3,6% de plus.
Le groupe zurichois a toutefois épongé au dernier trimestre 2024 un nouveau correctif de valeur de 167,7 millions de francs sur la participation de 10,5% dans le français Wordline, en difficultés et dont l’action a nettement chuté ces dernières années. SIX avait reçu des titres du groupe spécialisé dans les services de paiement lors de la vente de sa filiale SIX Payment Services en 2018 à Wordline.
En 2023, des dépréciations plus importantes liées au français ainsi qu’à la filiale espagnole Bolsas y Mercados Españoles (BME) de SIX avaient entraîné une perte de 1,01 milliard de francs. A la suite de ces déboires, le directeur général Jos Dijsselhof, avait cédé son poste en décembre 2024. Son successeur, Bjorn Sibbern, a repris les rênes du groupe en janvier 2025.
Malgré le nouveau programme d’économies, le conseil d’administration proposera de relever la rémunération des actionnaires de dix centimes, à 5,30 francs par action.
La direction ne s’aventure pas sur le terrain des perspectives quantifiées ou qualifiées pour l’exercice en cours. A l’horizon 2027 toutefois, les responsables visent une croissance annualisée des recettes de l’ordre de 5%, assortie d’une extension de la marge opérationnelle brute (Ebitda) à plus de 40%, contre 28% en 2024.