Elle a longtemps jugé les montres inutiles. Lors de son master à l’ECAL, Fiona Krüger s’est finalement intéressée à l’horlogerie. La découverte des artisans et de la mécanique a ainsi changé le regard de l’Ecossaise. Depuis, cette ancienne sculptrice modèle le temps
Le temps, la mort, le chaos. Fiona Krüger est une artiste, une sculptrice qui fait des montres. Sa pièce la plus connue se nomme «Skull», un crâne rempli de mécanique, qui indique l’heure et se porte au poignet. Fiona Krüger n’y connaissait rien avant d’en faire: «Personne n’a besoin d’une montre. Cela ne m’intéressait pas.» Mais la nécessité a fait son œuvre. Il a suffi d’un exercice imposé pendant les études pour que la profondeur de l’objet émerge. La montre, qu’elle résumait à une fonction obsolète, lui apparaît comme une machine à histoires et un monument de culture à la gloire des artisans du tout petit.
Mais l’horlogerie est en premier lieu une industrie, dominée par les marques et le business. Tout ce qui n’intéresse pas Fiona Krüger. Elle n’a d’ailleurs pas vraiment cherché à s’y faire une place. Depuis la douzaine d’années qu’elle y trace sa route, son parcours est resté exploratoire: la création avant tout. De fait, Fiona Krüger est un cas à part dans l’écosystème horloger. L’objet montre est venu à elle, alors elle l’a adopté. Sans avoir pour objectif de créer une marque ou même de faire des affaires. L’argent est un «carburant», quelque chose «qui sert à faire tourner la voiture» et le but «ce n’est pas la voiture, c’est le voyage».
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