Le Département de l'Education, accusé de promouvoir des idées progressistes par Donald Trump, a annoncé que ses effectifs passeront d'un peu plus de 4 100 à environ 2 200. La Nasa a également fait part d'une vague de licenciements concernant 23 employés
Première étape avant un démantèlement complet du ministère américain de l'Education, honni par Donald Trump et les conservateurs. Le ministère a annoncé, dans un communiqué mardi, que ses effectifs passeront d'un peu plus de 4100 à environ 2200.
Le président américain, qui s'est lancé dans une vaste entreprise de réduction des effectifs de l'Etat fédéral, n'a jamais fait mystère de sa volonté de supprimer cet organisme, accusé de promouvoir des idées progressistes.
Interrogée sur Fox News pour savoir si ces licenciements représentaient une première étape avant un démantèlement complet, la ministre de l'Education Linda McMahon a répondu «oui». «Il est clair que nous ne supprimons pas l'éducation», a-t-elle toutefois insisté, expliquant que le président souhaitait seulement «supprimer la bureaucratie de l'éducation».
Près de 600 employés avaient accepté selon le ministère de partir ces dernières semaines dans le cadre d'un plan de réduction des effectifs de l'Etat fédéral, piloté par le milliardaire Elon Musk, allié de Donald Trump. 1 300 autres seront placés en congé administratif à compter du 21 mars, a-t-il précisé dans un communiqué.
«Toutes les divisions du ministère sont touchées par cette réduction, certaines nécessitant une réorganisation importante pour mieux servir les étudiants, les parents, les éducateurs et les contribuables», a-t-il ajouté, affirmant toutefois que les programmes supervisés par le ministère, notamment les prêts étudiants, ne seraient pas affectés.
Linda McMahon a affirmé dans un autre entretien à la chaîne Newsmax que la restructuration du ministère permettrait d'économiser 500 millions de dollars par an.
Donald Trump avait promis lors de sa campagne présidentielle qu'il se débarrasserait de ce ministère pour transférer ses attributions aux Etats américains, lesquels ont déjà l'essentiel des compétences en la matière. «Le président a dit très clairement qu'il pensait que le ministère de l'Education devait disparaître», a déclaré Linda McMahon à Newsmax. «Et il a dit que la réussite de mon travail consisterait à me mettre moi-même au chômage.»
Créé en 1979 sous la présidence de Jimmy Carter, le ministère de l'Education ne peut pas être complètement démantelé sans l'adoption d'une loi nécessitant 60 votes au Sénat, où les républicains disposent actuellement de 53 sièges. L'Etat fédéral joue un rôle limité dans le financement et l'organisation de l'éducation aux Etats-Unis. Mais les subventions fédérales sont inestimables pour les écoles situées dans des zones défavorisées sur le plan économique et social, ainsi que pour les élèves ayant des troubles de l'apprentissage.
La suppression potentielle du ministère de l'Education suscite la colère d'élus démocrates, de syndicats d'enseignants ainsi que de nombreux parents qui y voient une attaque inédite contre l'enseignement public, doublée d'une entreprise de promotion des idées conservatrices.
«La fermeture d'un ministère qui fournit des aides financières aux familles, finance des programmes d'activités périscolaires et veille à l'application des lois de notre nation sur les droits civils n'aide pas nos élèves à apprendre et ne rend pas notre pays meilleur», a fustigé dans un communiqué la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.
De son côté, la Nasa a annoncé une première vague de licenciements, incluant sa scientifique en chef, dans le cadre de coupes budgétaires fédérales drastiques voulues par Donald Trump. Cette première coupe concerne 23 employés de l'agence spatiale américaine, a indiqué une porte-parole de la Nasa, tout en précisant que d'autres réductions étaient à venir.
Lors de cette première phase, la Nasa a limogé sa scientifique en chef et climatologue de renom Katherine Calvin. Nommée en 2022 par Joe Biden, cette chercheuse avait contribué à de nombreux rapports clés des Nations unies sur le climat.
«Afin d'optimiser ses effectifs, et conformément à un décret, la Nasa commence le processus progressif dit «RIF» de réduction de ses effectifs», a déclaré Cheryl Warner, porte-parole de la Nasa. «Un petit nombre de personnes ont été informées le 10 mars qu'elles étaient visées par cette procédure. Ces employés peuvent choisir de participer à un plan de retraite anticipée, s'ils y sont éligibles, ou suivre la procédure du RIF», a indiqué l'agence.
La Nasa avait jusqu'à présent évité les coupes drastiques qui touchent d'autres agences fédérales grâce à l'intervention de dernière minute du milliardaire américain Jared Isaacman, qui a été choisi par Donald Trump pour devenir le prochain patron de la Nasa.