Au deuxième jour d’un procès-fleuve, le Ministère public et l’avocat de Swatch Group se sont employés à démontrer la culpabilité des prévenus. Pour eux, le dommage pour les entreprises s’élève au moins au montant des pots-de-vin touchés

Le procès en appel pour une affaire de corruption horlogère survenue au sein de Swatch Group entre 2007 et 2015 est entré mardi dans le vif du sujet. Après que le troisième prévenu – ancien responsable des achats de CK Watch – s’est défendu d’avoir influencé le choix de fournisseurs de la marque en échange de pots-de-vin, le Ministère public a pris la parole. «J’ai la lourde tâche d’entamer ce marathon de plaidoiries», a relevé en introduction la procureure Vanessa Guizzetti Piccirilli.

Pour rappel, deux anciens cadres de Tissot et CK Watch comparaissent au côté d’un homme d’affaires d’origine chinoise qui aurait versé 15 millions de francs de pots-de-vin pour obtenir des commandes privilégiées. Encore une fois, la procureure a souligné que cette affaire était exceptionnelle à plus d’un titre: «Les montants en cause sont importants, il est rare que les affaires d’une société privées se retrouvent sur la place publique, et les affaires économiques sont par essence complexes à appréhender.» Et de préciser que ce dossier devait être traité sur le plan pénal en raison d’un intérêt majeur, celui de «protéger l’économie locale et nationale des pratiques de gestion déloyale et de corruption, active et passive».

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