Steven Soderbergh, qui tourne depuis une dizaine d’années de manière compulsive, signe un film d’espionnage anti-spectaculaire, que sa virtuosité esthétique rend vain et creux
Est-ce possible de mener une vie conjugale sereine et épanouie lorsque mari et femme exercent la même profession? Et qu’en prime celle-ci consiste en grande partie à mentir, manipuler et trahir? George et Kathryn Woodhouse (Michael Fassbender et Cate Blanchett, quel beau couple de cinéma, comme sorti d’un classique hollywoodien des années 1940) travaillent au sein des services secrets britanniques. Ils ont une confiance absolue l’un envers l’autre et rien ne semble pouvoir les ébranler. Mais voici que George découvre le nom de son épouse sur une liste de cinq personnes, dont l’une serait impliquée dans la divulgation d’informations confidentielles.
Le très élégant et froid agent retrousse alors ses manches pour cuisiner non seulement un repas de fête… mais aussi ses invités. Mettant Kathryn dans la confidence sans faire mine de la soupçonner, il a convié à manger ses collègues suspects afin de tenter de débusquer la taupe. Nous voici d’emblée dans un schéma constitutif du cinéma d’espionnage, si ce n’est qu’on est plus proche du jeu Cluedo que du grand spectacle à la James Bond – même si l’ombre de l’agent 007 plane sur le film avec la présence de Pierce Brosnan dans le rôle du chef de l’agence.
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