Eclaboussé par un conflit d’intérêts présumé, le premier ministre a perdu le vote de confiance qu’il avait lui-même convoqué et qu’il savait défavorable. Jouant un pari risqué: celui de nouvelles élections lors desquelles l’extrême droite sera en embuscade
Le Portugal devrait voter une troisième fois… en trois ans. Une année à peine après avoir pris les rênes du pays, le gouvernement de droite modérée (PSD) de Luis Montenegro a perdu la confiance des parlementaires. Après avoir surmonté deux motions de censure, il est tombé mardi soir à l’issue d’un nouveau vote, de confiance cette fois, qu’il avait lui-même convoqué. Ce vote devrait déclancher de nouvelles élections qui pourraient avoir lieu dès le mois de mai prochain, selon le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa. Le Portugal s’enfonce donc dans une nouvelle crise et plusieurs mois d’incertitude politique.
Après le gouvernement du socialiste Antonio Costa, tombé fin 2023 pour des soupçons de corruption, c’est au tour de Luis Montenegro de se retrouver éclaboussé par une affaire révélée par le tabloïd Correio da Manhã. Un conflit d’intérêts présumé concernant une entreprise de prestation de services détenue par la femme et les enfants du chef du gouvernement, ayant des contrats avec plusieurs sociétés privées. Parmi ces dernières, Solverde, un groupe d’hôtels et de casinos dont les affaires sont soumises à des concessions accordées par l’Etat.
Voir plus