La libération des prisonniers, condamnés pour «divers délits», intervient à la suite de la décision de l'ex-président américain Joe Biden de retirer l'île de la liste des pays soutenant le terrorisme, décision finalement annulée par Donald Trump
Le processus de remise en liberté de 553 prisonniers, annoncé mi-janvier, s'est achevé lundi à Cuba. «En janvier, 378 demandes (de remises en liberté) ont été soumises au tribunal et en février, 175 demandes, ce qui fait un total de 553 personnes (...) Le processus s'est terminé avec succès» a déclaré à la télévision d'Etat la vice-présidente de la Cour suprême, Maricela Soza Ravelo.
Le gouvernement cubain avait annoncé le 14 janvier son intention de libérer progressivement 553 prisonniers condamnés pour «divers délits» dans le cadre d'un accord conclu avec le Vatican, et juste après le retrait de l'île de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme par le président Joe Biden (2021-2025).
Les remises en liberté avaient commencé dès le lendemain, mais avaient été interrompues le 21 janvier après que Donald Trump eut révoqué la décision de son prédécesseur. Elles avaient ensuite repris de manière sporadique, selon plusieurs organisations de défense des droits humains.
Les autorités cubaines n'ont jamais rendu publique une liste de prisonniers − politiques ou de droit commun − devant être libérés, ni un calendrier. De son côté, la plateforme Todos, réunissant plusieurs ONG de défense des droits humains, ont enregistré jusque-là 212 remises en liberté de prisonniers politiques, concernant en majorité des Cubains ayant participé aux manifestations antigouvernementales du 11 juillet 2021. Parmi les personnes libérées, figurent les dissidents José Daniel Ferrer et Felix Navarro, déclarés «prisonniers d'opinion» par Amnesty international.
Les artistes dissidents Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Osorbo, également déclarés «prisonniers d'opinion» par Amnesty, et condamnés respectivement à cinq et sept ans de prison, n'ont pas été libérés.
Selon les chiffres officiels, environ 500 manifestants du 11 juillet 2021 ont été condamnés, parfois à des peines allant jusqu'à 25 ans de prison. Certains de ces manifestants ont été libérés après avoir purgé leurs peines.
Les organisations de défense des droits humains et l'ambassade des Etats-Unis sur l'île estiment à un millier le nombre de prisonniers politiques à Cuba. Le gouvernement cubain nie l'existence de prisonniers politiques et accuse les opposants d'être des «mercenaires» à la solde des Etats-Unis.