Dans «De silence et d’or», un livre adapté «d’un film qui n’a pas existé», Ivan Butel décrit sous le pseudo de «Cha» les tourments de Sebastian Rodriguez, un nageur paralympique multimédaillé, et avant cela, militant d’extrême gauche condamné pour terrorisme
C’est une scène, comme une renaissance. Sebastian Rodriguez, surnommé «Chano» – devenu «Cha» dans ce récit à clés –, plonge dans la piscine de la prison en tremblant comme une moitié d’homme. Un homme qui vient de perdre l’usage de ses jambes après 432 jours de grève de la faim. Cha plonge. «Est-ce qu’il va se noyer ou pas? La plupart des prisonniers sont convaincus qu’il va couler comme une pierre», écrit Ivan Butel. Mais Cha s’en sort, ses jambes flottent, son corps fend l’eau. «Puis, il commence à se mouvoir avec un sentiment de liberté», continue l’auteur.
C’est une rédemption que raconte le documentariste Ivan Butel dans son premier roman, De silence et d’or (Editions Globe), paru en début d’année. Une histoire contée à coups de crawl et de plongeons dans l’Espagne tuméfiée de la seconde moitié du XXe siècle. C’est d’abord l’an 2000, quand Butel tombe sur quelques lignes dans L’Equipe qui détaillent le parcours d’un athlète espagnol qui vient de remporter cinq médailles d’or aux Jeux paralympiques à Sydney, mais qui déclenche une polémique à son retour au pays parce qu’il a passé neuf ans en prison pour sa participation à diverses attaques terroristes, dont l’assassinat d’un entrepreneur de Séville.
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