Le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, a lancé dimanche un appel à la paix civile après que des groupes armés islamistes ont exécuté des centaines de civils, dans les régions de Lattaquié et Hama. Ce bain de sang fait suite aux attaques meurtrières menées jeudi par des miliciens fidèles à l’ancien régime de Bachar el-Assad, renversé en décembre

«Vendredi matin, à 8h, des factions militaires sont entrées dans Baniyas avec des milices de la région, notamment de Baïda [village situé à 12 kilomètres au sud], où un massacre avait été commis du temps du régime d’El-Assad. Il y avait des étrangers avec eux, des Turkmènes et des Tchétchènes. Ils ont commencé à tuer des habitants. Ils étaient partout», raconte un habitant d’un quartier alaouite de cette ville où cohabitent plusieurs confessions située sur le littoral syrien. Ce témoin, comme tous ceux joints par téléphone par Le Monde, a requis l’anonymat pour sa sécurité.

Les Syriens de confession alaouite, une branche dissidente du chiisme, sont, depuis vendredi 7 mars, la cible de tueries d’une ampleur sans précédent depuis la chute du président Bachar el-Assad, le 8 décembre 2024. Pour avoir constitué, de gré pour certains, de force pour la plupart, la base du pouvoir du clan El-Assad, ils sont jugés complices des crimes que celui-ci a perpétrés, en cinquante-quatre années de règne dont treize de guerre civile, contre la population.

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