Désormais installée à Lausanne, l'artiste franco-dominicaine produit une photographie politique, conjuguée à la première personne
L’une des images préférées de Karla Hiraldo Voleau est un portrait de la culturiste américaine Lisa Lyon par Robert Mapplethorpe, datant du début des années 1980. Le corps singulier de cette championne de bodybuilding incarne pour la photographe un modèle de féminité qui serait forte, énergique et affirmative, sans avoir à copier un quelconque idéal masculin.
Devant cet éloge de l’équilibre et de la nuance, on comprend très clairement la subtilité du travail de la photographe. Elle s’y attelle avec des questions massives et souvent délicates – relations amoureuses, identité de genre, dysmorphobie, droit des femmes – mais en passant toujours par le prisme de l’expérience personnelle. «Disséquer mes relations amoureuses et familiales, mettre en scène le quotidien, ce sont des choses que j’ai toujours faites», confie-t-elle. Et comme ses photos, les textes qui les accompagnent parfois sont à la première personne, et écrits à la main à même le tirage ou sur les murs des expositions. C’est pour elle une «manière de ramener le réel, une couche de proximité dans le travail», explique-t-elle.
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