Ces dernières années, les conseillers fédéraux se sont régulièrement illustrés pour leur mauvaise maîtrise de la langue de Shakespeare. Selon le choix des parlementaires, le prochain élu pourrait bien ne pas tirer le niveau vers le haut
Les auditions de Markus Ritter (SG) et Martin Pfister (ZG) battent leur plein. Les deux candidats à la succession de Viola Amherd ont déjà été reçus par l’UDC, le PLR et les Vert’libéraux, qui les ont passés sur le gril. Connaissance du Département de la défense, position sur l’Union européenne, expérience d’exécutif, grade militaire, transition énergétique, compétences linguistiques, la palette des sujets abordés est vaste. Concernant ce dernier point, les centristes alémaniques maîtrisent tous deux raisonnablement le français. Toutefois, Markus Ritter accuse une connaissance extrêmement partielle de l’anglais. Le poste de ministre de la Défense est-il envisageable sans cet atout?
«I can English understand but je préfère répondre en français, pour être plus précis.» Devenue culte, cette saillie prononcée par le conseiller fédéral Guy Parmelin (UDC), puis reprise dans le New York Times, avait fait le tour du monde en 2018. Peut-on vraiment être ministre de l’Economie sans parler l’anglais?, se demandait alors le prestigieux journal américain. Force est de constater que si cette lacune ne l’a sûrement pas aidé, le Vaudois n’en est pas mort non plus. Il n’est par ailleurs pas le seul à peiner sur la question au sein du collège exécutif suisse. Convié à Washington en 2019, Ueli Maurer (UDC) – alors président de la Confédération – s’était illustré pour ses nombreuses fautes écrites dans le livre d’or de la Maison-Blanche. Avant une intervention désastreuse sur CNN, lors de laquelle il avait peiné à articuler des réponses intelligibles.
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