Le nouveau président a lancé une offensive tous azimuts contre l’immigration. A coups d’ordres exécutifs, il essaie d’étendre ses pouvoirs. La justice lui a administré un premier désaveu sur le droit du sol, ancré dans la Constitution, le début d’une longue bataille judiciaire

C’était une promesse majeure de sa campagne: fermer la frontière avec le Mexique et procéder à des expulsions massives de clandestins. Depuis sa prestation de serment lundi, Donald Trump avance au pas de charge sur ce front, à coups d’ordres exécutifs en rafale. L’immigration est la première cible de cette affirmation du pouvoir exécutif. L’une de ses dernières décisions en date, le président a suspendu mercredi l’entrée des réfugiés aux Etats-Unis. Cette mesure a, par exemple, eu des conséquences immédiates sur des milliers d’Afghans dont la demande d’asile avait pourtant déjà été acceptée. Certains d’entre eux avaient collaboré avec les forces américaines avant leur retrait du pays en 2021 et ils sont menacés par les talibans.

La mesure la plus contestée est l’abrogation du droit du sol, qui permet aux enfants nés sur le territoire des Etats-Unis d’acquérir la nationalité américaine. Ce principe est ancré dans la Constitution. Dans son décret, l’administration Trump prétend que le 14e amendement de la Constitution, conçu pour accorder la citoyenneté aux Afro-Américains après l’abolition de l’esclavage, ne devrait pas bénéficier aux enfants nés de clandestins, car, étant illégaux, ils ne dépendent pas de la juridiction des Etats-Unis. Vingt-deux Etats dirigés par les démocrates ont fait recours contre ce décret, qui doit entrer en vigueur d’ici un mois. Jeudi, un juge fédéral à Seattle a décidé de bloquer temporairement cet ordre exécutif «clairement inconstitutionnel».

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