Depuis vendredi dernier, l’intégrale des 15 quatuors du compositeur russe, joués à la Salle del Castillo de Vevey, crée l’événement. Les interprétations sont de premier ordre
Ecouter des quatuors à cordes de Chostakovitch, c’est se frotter à un univers aussi poignant que singulier. L’expérience devient d’autant plus forte – et prenante – lorsque les 15 quatuors sont joués d’affilée, ou presque, au fil de concerts rapprochés. Exauçant un vieux rêve, le directeur artistique de la saison Arts et Lettres à Vevey, François Margot, est parvenu à engager le Quatuor de Jérusalem pour une intégrale en cinq concerts en janvier. Une manière de célébrer le 50e anniversaire de la mort du compositeur russe et le 100e anniversaire de la saison Arts et Lettres.
Le Quatuor de Jérusalem partage une longue fréquentation des quatuors de Chostakovitch. Après une première intégrale enregistrée dans les années 2000 pour la firme Harmonia Mundi, il s’apprête à faire paraître une seconde intégrale, chez BIS Records, cette fois-ci avec le second altiste du quatuor, Ori Kam. Originaires de l’ex-URSS, de la Biélorussie et d’Israël, les membres du groupe formé en 1993 à Jérusalem ont cette musique dans le sang. Ils passent avec virtuosité – au sens spirituel du terme – d’accents âpres au désenchantement typiquement «chostakovitchien», en mettant en lumière la mélancolie et les sarcasmes contenus dans ce langage musical.
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