L’artiste française orchestre une saga brûlante au cœur d’un atelier de haute couture, fable sur nos déchirures intimes et planétaires, au Théâtre de l’Odéon, avant la Comédie de Genève l’automne prochain
La dentelle de nos mythologies glamours telle que vous l’avez rarement approchée. Vous êtes au cœur d’un atelier de haute couture et de Lacrima, la dernière création de Caroline Guiela Nguyen, cette artiste française dont chaque spectacle honore – et avec quelle passion – les blessés de l’ombre. Au Théâtre de l’Odéon à Paris jusqu’au 6 février, avant la Comédie de Genève la saison prochaine, elle déploie l’histoire d’une robe de princesse royale anglaise, huit mois de sacrifice, de tension et de déchirure pour trois heures captivantes de représentation.
Ce chef-d’œuvre à venir, vous en palpez des yeux l’éclat, sur son patron. Une demi-douzaine de couturiers et couturières s’affairent, sous l’autorité bienveillante de Marion, mère d’une adolescente, épouse d’un homme qui se trouve être son subalterne – et dont on découvrira la perversité et la violence maladive. La maison Beliana et son designer vedette, le très hystérique Alexander, ont été choisis pour habiller la fiancée du royaume d’Angleterre. Un sacre en soi. Et une infernale course contre la montre: huit mois pour accoucher d’un prodige, entre Bombay où un artisan réalise la broderie de la traîne, Alençon où on restaure un fameux voile – qui existe bel et bien – et Paris où chaque mouvement d’aiguille est une affaire d’Etat.
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