Le Conseil d’Etat genevois a présenté le rapport d’experts dans l’espoir de créer une structure pouvant diminuer les coûts de 20%, et les primes d’autant. Mais l’autorisation de Berne est requise et, pour obtenir une masse critique suffisante, il faudra aussi rallier d’autres cantons

Pierre Maudet a toujours affectionné les noms de codes pour ses opérations. Ce fut «Valmy» dans sa quête du Conseil fédéral, ou «Papyrus» pour la régularisation des sans-papiers. Place cette fois au projet «Béluga», qui ne fait pas référence au caviar, mais au cétacé, parce que la population juge que les primes d’assurances-maladie, «c’est assez». «Ce mammifère pacifique est capable de vivre en milieu hostile et écarte les requins», explique le conseiller d’Etat chargé de la Santé à Genève.

De fait, il faudra bien ces qualités pour vaincre la résistance de la Confédération, convaincre d’autres cantons de s'y rallier et la population d’y adhérer. C’est en résumé ce que conclut David Hiler, ancien conseiller d’Etat et président du groupe d’experts mandaté pour étudier la faisabilité d’une caisse cantonale publique. Rendu public mercredi, son rapport de 40 pages, rédigé en quatre mois, démarre sur un contexte bien connu. Les coûts de la santé explosent, passant de 37,5 milliards de francs en 1996 à 100 milliards cette année, et les primes étranglent les ménages. A Genève, 36% des assurés bénéficient de subsides, dont la facture atteint 712,9 millions de francs. La prime moyenne a plus que doublé depuis 1999, caracolant désormais à 713,40 francs. En bref, le système est «à bout de souffle», synthétise Thierry Apothéloz, ministre de la Cohésion sociale.

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