Au procès d’Eric Arnoux, concepteur d’immobilier très haut de gamme, accusation et parties plaignantes ont brossé le portrait d’un filou, prêt à saigner les sociétés pour son seul profit. La défense du Français dira l’inverse ce jeudi

«Le château de cartes s’est effondré et ce n’est pas la faute à Tartempion. Le chef d’orchestre de cette débâcle, c’est lui.» Ce mercredi, au procès d’Eric Arnoux, promoteur de l’immobilier très haut de gamme, la parole était aux nombreux accusateurs. Et c’est la procureure Sylvie Bertrand-Curreli qui a lancé l’offensive en dépeignant un prévenu surtout soucieux de son train de vie, colérique, insensible au sort des employés, donneur de leçons et adepte de la théorie du complot. Contre celui qui a trompé son monde, surfé sur un surendettement chronique, pratiqué le système des «poches communicantes» et montré «un mépris total pour la loi», le Ministère public genevois a requis une peine privative de liberté de 5 ans.

Aux yeux du parquet, le Français, âgé aujourd’hui de 58 ans, a accumulé les actes fautifs dans la conduite des sociétés dont il avait le contrôle. «Une telle fuite en avant ne pouvait que mener à ces déconfitures.» Réclamant un verdict de culpabilité pour la longue liste des infractions reprochées, la procureure estime que l’intéressé doit être condamné à une peine ferme et lourde en raison de sa gestion chaotique, sa manière systématique d’agir et son absence totale de prise de conscience ou de regret. «Il n’a jamais rien réparé.» En sus de la prison, une mesure d’interdiction d’exercer en Suisse dans le domaine des affaires, d’une durée de 5 ans, est également sollicitée.

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