Les sœurs Delphine et Muriel Coulin offrent avec «Jouer avec le feu» une illustration du basculement d’une partie de la France vers l’extrême droite. Un film grave avec un Vincent Lindon primé à Venise

Evidemment, la jeunesse préférera toujours L’Amour ouf de Gilles Lellouche ou encore Leurs enfants après eux des frères Boukherma, à l’image tellement plus chatoyante et aux récits plus mouvementés. Sur le même terreau d’une France du nord-est économiquement larguée, mais à l’envers de cette grandiloquence «à l’américaine» passablement factice, Jouer avec le feu, des sœurs Delphine et Muriel Coulin affronte, quant à lui, un vrai problème: l’irrésistible montée de l’extrême droite dans des régions qui furent longtemps ouvrières et de gauche. Une tentative, donc, de ramener du politique là où le cinéma cultive plutôt l’évitement et l’évasion, qui a valu au film une des sélections françaises en compétition à la dernière Mostra de Venise (aux côtés de Leurs enfants après eux et Trois amies d’Emmanuel Mouret).

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