Aux Etats-Unis, le débat sur le télétravail revêt une dimension politique. Malgré ses bénéfices avérés dans l’administration fédérale, le nouveau président veut y mettre un terme. A Seattle, où les 50 000 employés d’Amazon ont été forcés d’y renoncer début janvier, les retombées sont très scrutées

Le coup est parti vite, et au milieu de tant d’autres que, vu d’Europe, il serait presque passé inaperçu. Lundi, Donald Trump a signé un décret interdisant le télétravail aux fonctionnaires fédéraux «avec effet immédiat», s’alignant sur la position d’Elon Musk, très hostile en la matière. Objectif avoué: susciter «une vague de licenciements volontaires», écrivaient ce dernier et Vivek Ramaswamy dans une opinion publiée dans le Wall Street Journal en novembre.

Une affaire d’économies donc – Donald Trump a également gelé les recrutements dans la majorité des agences fédérales – mais pas seulement. Contrairement à ce que le patron de Tesla affirme, «les données confirment sans équivoque l’impact positif du télétravail sur les effectifs fédéraux», analysait The Hill cet été. Selon les données du Bureau de gestion du personnel de la Maison-Blanche, auquel le journal se référait, le niveau d’engagement parmi les télétravailleurs réguliers était près de 20 points supérieurs à celui de leurs confrères au bureau à plein temps. Ces premiers avaient également de meilleurs indices de performance et de satisfaction clients. Pour le média politique, le débat actuel sur le télétravail aux Etats-Unis est, malheureusement, plus politique qu’économique. Il «met en évidence les tensions plus larges entre les normes traditionnelles du lieu de travail et l’évolution des modèles de travail», note-t-il. Dans les tranchées: les républicains, alignés sur plusieurs grands patrons d’un côté, les syndicats des travailleurs et l’opposition démocrate de l’autre.

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