Les derniers résultats trimestriels de Richemont ont démontré l’importance de Cartier, dont le groupe est propriétaire. A La Chaux-de-Fonds, la marque donne un exemple de sa manière de fonctionner. A la fois centrée sur la maîtrise industrielle et la liberté artisanale. De quoi expliquer sa position de force, en partie du moins

«Créative, belle, élégante et fiable.» Ce n’est pas ce défilé d’adjectifs aux accents marketing que l’on attendait de la part du directeur industriel horlogerie et joaillerie de Cartier, Karim Drici. C’est pourtant ainsi que cet ingénieur français passé par HEC Paris entame la réponse à la question: qu’est-ce que l’industrialisation signifie pour Cartier? Ses adjectifs ouvrent la voie: la maison fabrique «des produits de luxe», dont la genèse tient dans leur caractère «iconique» et leur «qualité dans le temps». Il faut les deux, explique Karim Drici, basé à La Chaux-de-Fonds, dont la première mission est de «continuer à travailler sur la fiabilité».

De toute évidence, le job doit être bien fait, les résultats intermédiaires publiés par Richemont (propriétaire de Cartier) le 16 janvier en témoignent. La croissance de 10% enregistrée sur le trimestre clos fin décembre détonne avec l’épisode morose que le luxe traverse depuis près d’un an. Ils consacrent surtout Cartier en locomotive du groupe genevois. Richemont ne détaille pas les résultats de ses marques, mais les estimations des analystes financiers ne laissent pas de doute sur leur solidité. En 2023, Cartier aurait réalisé un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de francs, dont plus du quart provient de l’activité horlogère. De quoi tenir la deuxième place du classement des fabricants de montres, juste derrière Rolex, selon Morgan Stanley et LuxeConsult.

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