La Conférence des évêques de France a annoncé avoir opéré un signalement au parquet de faits de «non-dénonciation de viols et agressions sexuelles» concernant le religieux, mis en cause par des dizaines de témoignages. Les faits étant prescrits, cette action en justice n’a aucune chance d’aboutir

La juste réaction n’est jamais facile quand il s’agit de la chute d’une icône nationale. Si l’Eglise de France a eu jusqu’à présent à gérer les scandales de violences sexuelles commis par des membres éminents de son clergé, elle n’avait pas encore eu à faire face aux crimes imputés à une figure véritablement connue de tous, révérée par l’ensemble de la société, croyants et athées. L’abbé Pierre est – du moins était – de ceux-là. Un ecclésiastique devenu littéralement une personnification de l’entraide, de la charité et de la fraternité depuis son appel du 1er février 1954 en faveur des mal-logés.

Si elle s’est exprimée régulièrement depuis les premières révélations des accusations portées contre Henri Grouès à l’été 2024, les condamnant au fur et à mesure qu’elles étaient rendues publiques et ouvrant ses archives, l’Eglise de France a décidé cette fois de monter d’un cran. Quelques jours après la publication par le mouvement Emmaüs d’un troisième rapport accablant contre son fondateur, le 13 janvier, la Conférence des évêques de France (CEF) a lancé un appel afin que la justice se saisisse de l’affaire.

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