OPINION. C'est aux Groenlandais de décider de leur sort, affirme Torben Melchior, ancien président de la Cour suprême du Danemark. Il invite les partisans d’une affiliation aux Etats-Unis à regarder ce qui se passe dans les territoires autonomes de Porto Rico et des îles Vierges
L’histoire des peuples indigènes de l’hémisphère américain est une tragédie depuis l’arrivée de Christophe Colomb en 1492, estime l’historien Thorkild Kjærgaard, ancien professeur assistant de l’Université de Nuuk. Dans tous les pays, les populations autochtones ont été déplacées, tuées ou réduites à une minorité dans leur pays, perdant leur langue et leur culture. Seule exception pour l’historien: le Groenland, cette immense île de 2,1 millions de kilomètres carrés, qui ne compte que 57 000 habitants et n’a pas de routes entre les habitations et les villages. La population autochtone y est majoritaire et la langue, le kalaallisut, est restée pratiquement la même qu’en 1492.
Un peu d’histoire. En 1721, le prêtre dano-norvégien Hans Egede s’est installé dans l’estuaire du Godthaabsfjorden, au sud-est du Groenland. Son objectif était d’établir une colonie et de répandre la foi chrétienne. Le groenlandais est devenu la langue de l’Eglise luthérienne parce que Hans Egede a appris le groenlandais pour traduire les textes bibliques. Le premier dictionnaire groenlandais a été rédigé par son fils. La traduction de la Bible et des psaumes a créé une base solide pour l’utilisation du groenlandais comme langue écrite – et aujourd’hui comme langue officielle.
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