Après la chute de Credit Suisse, des interrogations sur les risques d’avoir une seule grande banque se font plus audibles. Le professeur d’économie Aymo Brunetti estime qu'il faut délocaliser le siège d’UBS à l’étranger si la réglementation et son application ne sont pas améliorées
L’idée est provocatrice. Peut-on imaginer une place financière helvétique sans UBS dans les années à venir? Au-delà de l’aspect purement technique, le volet émotionnel de la question ne peut être écarté. Des experts commencent cependant à penser que cette solution devrait être envisagée dans la discussion qui prend actuellement place autour de la réglementation de l’établissement aux trois clés. Presque deux ans après la débâcle de Credit Suisse, nombre de recommandations ont été faites pour rendre le secteur bancaire plus résistant aux chocs, mais les actions concrètes manquent encore.
Dans ce contexte, le professeur d’économie à l’Université de Berne et expert de la régulation bancaire Aymo Brunetti estime que si la loi n’est pas adaptée, l’option de la délocalisation du siège d’UBS à l’étranger devrait être privilégiée. La faillite d’un établissement bancaire au bénéfice d’une garantie d’Etat serait très coûteuse pour le contribuable, argumente-t-il. Celui qui a présidé en 2014 le groupe d’experts du Conseil fédéral sur la réforme de la place financière suisse estime en outre que la situation est aussi préoccupante qu’après la crise financière en 2008.
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