Pour moderniser des services «archaïques», le gouvernement britannique va miser (entre autres) sur un outil permettra d'analyser rapidement les réponses reçues par les services de l'Etat, un service de transcription sécurisée ou encore un assistant juridique
Le gouvernement britannique a annoncé mardi introduire l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans les services publics, pour moderniser des outils «archaïques» qui font perdre selon lui à l'administration 45 milliards de livres (50,20 milliards de francs suisses) par an.
«Un nouvel ensemble d'outils d'IA (...) sera mis à la disposition des fonctionnaires dans le but de moderniser la technologie» utilisée dans l'administration «et de fournir de meilleurs services publics», a indiqué le gouvernement dans un communiqué.
Si certaines fonctionnalités seront déployées immédiatement, le système développé par une équipe spécialisée du ministère de la Science, de l'Innovation et de la Technologie «devrait être bientôt mis à la disposition de tous les fonctionnaires», précise le gouvernement, sans détailler davantage le calendrier.
L'un des outils permettra d'analyser plus rapidement les milliers de réponses reçues par les services de l'Etat lors des nombreuses enquêtes publiques lancées dans le pays, est-il précisé. «Actuellement, ce processus est sous-traité à des consultants et des analystes qui peuvent prendre des mois» à traiter les informations «avant de facturer au contribuable environ 100 000 livres à chaque fois», selon le communiqué.
Parmi les autres outils prévus figurent notamment un service de transcription sécurisée pour les réunions, une fonctionnalité d'aide à la préparation de briefings ou encore un assistant juridique.
L'annonce du gouvernement se base sur un rapport, réalisé avec le cabinet Bain & Company et publié mardi, qui affirme que «les technologies archaïques» utilisées actuellement par l'administration britannique «font perdre au secteur public 45 milliards de livres» par an. Le rapport prévient que l'utilisation d'une technologie obsolète entraîne «d'énormes coûts de maintenance» et relève que près de la moitié des services publics au Royaume-Uni ne sont pas accessibles en ligne.
Outre l'introduction de l'IA, le gouvernement veut moderniser plus largement le service public, en mettant fin par exemple à l'obligation de déclarer en personne le décès d'un proche ou en favorisant le partage de données entre les différents ministères et avec les collectivités locales.
Malgré les préoccupations éthiques et sécuritaires autour de l'intelligence artificielle, le premier ministre britannique Keir Starmer a dit la semaine dernière vouloir attirer les entreprises du secteur en leur laissant tester dans le pays leurs innovations avant toute régulation, se distinguant de l'Union européenne. «Nous allons suivre notre propre voie: tester et comprendre l'IA avant de la réglementer, afin de nous assurer que lorsque nous le ferons, ce sera de manière proportionnée et sur la base de données scientifiques», a-t-il affirmé.