COMMENTAIRE. Le Centre est pris de vertige, alors que ses principaux ténors ont renoncé à briguer la succession de Viola Amherd au Conseil fédéral. Si la fonction fait moins rêver, ces refus sont également le signe d’un parti plus à l’aise à créer des majorités qu’à monter au front
Le Centre a visiblement fait sienne l’expression «Pour vivre heureux, vivons cachés». C’est l’impression laissée par ces quelques jours où les ténors du parti ont renoncé les uns après les autres à briguer la succession de Viola Amherd au Conseil fédéral. Une véritable retraite en ordre dispersé, où il fut davantage question de bonheur personnel que d’ambition nationale. Le président du parti, le Zougois Gerhard Pfister, confiait qu’il ne serait «pas un conseiller fédéral heureux», pendant que la Fribourgeoise Isabelle Chassot concédait une absence «d’envie d’avoir envie». Il y a quelque jour, le sénateur saint-gallois Benedikt Würth ne voulait pas d’un mandat qui allait bousculer «son plan de vie», alors que, ce lundi, le grandissime favori, le Grison Martin Candinas, reconnaissait que la perspective «ne déclenchait pas de feu intérieur» en lui.