Chronique. Incidences. Dans l’histoire, Donald Trump n’est pas le premier chef d’Etat à vouloir casser l’ordre du monde, rappelle François Nordmann. Alors que nous faisons face à un triple dérèglement – stratégique, technologique et politico-philosophique –, notre chroniqueur refuse tout défaitisme
Le retour au pouvoir du président Trump est le produit d’un désordre mondial qu’il va vraisemblablement amplifier. Il n’est pas le premier chef d’Etat à vouloir casser l’ordre du monde. Napoléon, Lénine, Hitler sont à cet égard des précurseurs, souvent imités à plus petite échelle, comme le rappelle l’historienne Margaret MacMillan. Elle relève toutefois que l’ordre international actuel semble plus fort et plus résistant pour amortir les chocs que Trump veut lui infliger. Quoi qu’il en soit, ce dernier sèmera le trouble dans un monde déjà en proie au désordre.
Les Alliés ont voulu bannir «le fléau de la guerre» en créant en 1945 un réseau d’organisations internationales destinées à éradiquer les causes profondes des conflits armés – la pauvreté par exemple – et en interdisant le recours à la force. La Guerre froide a empêché que la sécurité collective fonctionne efficacement, mais un écosystème s’est développé autour des Nations unies et a permis de maintenir un certain équilibre – l’équilibre de la terreur, certes, mais qui inclut de nouveaux engagements, par exemple sur la voie du contrôle de l’armement nucléaire.
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