Après Gerhard Pfister et Benedikt Würth, c’est au tour de Martin Candinas de jeter l’éponge. Dernier des favoris encore dans la course, le Grison renonce à être candidat à la succession de Viola Amherd
Coup de tonnerre politique. Alors que tout le monde l'attendait, et que certains le voyaient déjà élu, Martin Candinas décline: le conseiller national grison ne veut pas succéder à la ministre démissionnaire Viola Amherd au Conseil fédéral. Dans un communiqué envoyé ce lundi, il confesse que «le mandat de conseiller fédéral, bien qu'unique et alléchant, ne déclenche pas de feu intérieur en moi». Or, «la passion étant le critère le plus important» pour cette mission, le quadragénaire «renonce à une candidature».
Le Centre n'a donc toujours pas trouvé de prétendant au siège gouvernemental libéré par Viola Amherd pour fin mars 2025. Le retrait de Martin Candinas s'ajoute à ceux de Benedikt Würth et de Gerhard Pfister. Egalement cités parmi les favoris, le sénateur saint-gallois et le président en partance du parti ont coup sur coup décidé de ne pas tenter leur chance. Le premier se dit très heureux dans ses activités actuelles et ne souhaite pas en changer, tandis que le second estime ne pas convenir au corset que la fonction de conseiller fédéral implique.
Evidemment, la Berne fédérale spécule sur d'autres motifs. Pour Benedikt Würth, le problème pourrait venir de sa provenance cantonale: une autre Saint-Galloise, Karin Keller-Sutter, siège déjà au gouvernement, et le parlement (qui élit l'exécutif) rechigne à placer deux magistrats du même canton. Une hypothèse réfutée sans équivoque par Benedikt Würth.
Quant à Gerhard Pfister, ce sont des conflits au sein du secrétariat général du parti qui auraient pu - même si là aussi le principal intéressé nie - avoir de l'impact. D'anciens collaborateurs ont critiqué la gestion humaine de la secrétaire générale et proche de Gerhard Pfister, Gianna Luzio. La présidence affirme qu'une enquête externe et indépendante a eu lieu, attestant d'un climat de travail exempt de problèmes. Mais des voix internes réclament une nouvelle inspection. A l'image de la sénatrice Andrea Gmür.
Andrea Gmür? C'est l'un des noms qui circulent depuis la démission de Viola Amherd. Cheffe du groupe parlementaire durant un peu plus d'une année, la Lucernoise avait quitté son poste pour des raisons assez vagues. Des bruits de couloir faisaient état de mésententes avec Gerhard Pfister et Gianna Luzio.
Depuis lors, Andrea Gmür appartient au cercle des papables potentiels pour accéder au Conseil fédéral. Contactée par nos soins, elle nous répond «être en train de réfléchir» et n'avoir pas encore décidée. Politicienne expérimentée, elle possède en outre l'atout de représenter la Suisse centrale, région absente du gouvernement depuis longtemps. Le triple renoncement des favoris présumés Würth, Pfister et Candinas la poussera-t-elle à se lancer? C'est toute la question.
Pour Le Centre, il s'agit maintenant de combler le vide et de dénicher des personnalités capables de briguer le siège ministériel. Hormis Andrea Gmür, d'autres papables surgissent dans les discussions. C'est le cas de l'Uranaise Heidi Z'graggen, déjà candidate il y a six ans, du Zurichois Philipp Kutter, du Saint-Gallois Markus Ritter (puissant président de l'Union suisse des paysans) ou d'une vieille connaissance de la Berne fédérale, le conseiller d'Etat valaisan et ancien président national du parti Christophe Darbellay.
Développement suit.