L’agriculteur vaudois a dû abandonner vaches et patates à cause d’un éprouvant mal de dos. Il réalise désormais des œuvres monumentales en acier, des animaux surtout. Une manière de se reconstruire
Si, à Chesalles-sur-Moudon (VD), il vous arrive de voir dans le ciel un éléphant hélitreuillé, ne soyez pas surpris. Il arrive parfois au pachyderme de 12 mètres de haut – pas un vrai puisqu’il est en fer – de voler accroché à un Super Puma. En 2017, il a été déposé à Montreux dans le cadre de la Biennale de la sculpture. En 2013, c’est une girafe de 16,20 mètres et de 2,2 tonnes qui s’en est allée via les airs. Direction Moudon, à l’occasion d’une fête communale. «C’est un mécène, une banque en l’occurrence, qui finance le transport aller-retour», indique Dominique Andreae.
Cet ancien agriculteur du village s’est recyclé, il y a 25 années de cela, non pas en artiste (le mot ne lui plaît guère) mais en artisan bricoleur. Ferrailleur plus précisément. Combien d’objets, des animaux essentiellement, a-t-il façonnés? Il l’ignore. Des centaines sûrement. Sa dernière création est une abeille géante de 2,4 tonnes, qui était exposée à Bossonn’Art, la manifestation culturelle de Bossonnens (FR). Quelques semaines cet été pour la réaliser, en dépit d’un poignet cassé. Il la trouve belle, mais juge que la rouille ne l’a pas encore assez habillée. «La nature va l’achever», se rassure-t-il. A l’entrée de Chesalles, dans des prés qui appartiennent à la famille, l’éléphant et la girafe posent de part et d’autre de la route, massif pour l’un, élancée pour l’autre. Ils sont là à demeure, excepté lorsqu’on les réclame ailleurs. L’abeille, de retour d’expo, butine dorénavant au côté de la girafe. Les écoles viennent voir, les bus de seniors aussi.
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