Ce lundi 20 janvier 2025 est sans aucun doute l’un des jours les plus importants de l’année, puisque c’est aujourd’hui que le 47e président des Etats-Unis, Donald Trump, prêtera serment sur la pelouse du Capitole à Washington

Au-delà de sa prestation de serment, c’est surtout le discours inaugural de Donald Trump qui retiendra l’attention des investisseurs, ce lundi, alors que le républicain revient officiellement à la Maison-Blanche. Des investisseurs qui espèrent obtenir des clarifications quant à ses intentions sur le plan économique, géopolitique et migratoire.

En effet, durant sa campagne, le candidat Donald Trump a fait nombre d’annonces, qui ont souvent séduit les investisseurs mais qui ont aussi suscité leur inquiétude, à l’instar de sa volonté d’augmenter les droits de douane ou de durcir la politique migratoire américaine.

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Préoccupations des investisseurs

Ainsi, bien que la victoire du républicain ait généralement été saluée par les marchés actions, avec un indice S&P 500 en hausse de 25% en 2024, elle a en revanche suscité davantage d’inquiétudes sur les marchés obligataires, qui craignent que son programme n’alimente l’inflation et n’empêche par conséquent la Réserve fédérale américaine de baisser son taux directeur en 2025.

Dans ce contexte, le rendement des bons du Trésor américain est passé de 3,9% début novembre 2024 à 4,8% en janvier 2025, ce qui pèse sur la performance des marchés obligataires et du S&P 500 depuis le début de l’année.

Ceci suscite un certain malaise chez les investisseurs internationaux qui sont plus que jamais exposés aux marchés d’actions américains, qui pèsent aujourd’hui 67% au sein de l’indice MSCI All Country.

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Une approche plus pragmatique que celle redoutée?

Les préoccupations des investisseurs sont compréhensibles. Cependant, dans un pays qui a majoritairement soutenu Donald Trump, en grande partie en raison de préoccupations concernant l’inflation et les taux d’intérêt élevés, il semble peu probable que le nouveau président cherche à relancer cette inflation.

Pourtant, c’est ce qui pourrait se produire s’il mettait en œuvre ses promesses de campagne sans ajustements. Par exemple, les droits de douane moyens pourraient augmenter de 3% à près de 18%, et la réduction de la main-d’œuvre migrante entraînerait inévitablement une hausse des salaires dans un marché du travail déjà sous tension, avec 8,1 millions d’offres d’emploi pour seulement 6,9 millions de demandeurs.

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Compte tenu de ces réalités, il est raisonnable de penser que la nouvelle administration devra adopter une approche plus pragmatique que ce que beaucoup redoutent.

Par ailleurs, ces craintes ne doivent pas éclipser les mesures positives que la nouvelle administration américaine s’apprête à déployer, comme la baisse de l’impôt des sociétés de 21 à 15% qui devrait doper le rendement des actionnaires et soutenir l’investissement des entreprises.

Cette mesure, conjuguée à l’assouplissement du cadre réglementaire dans certains secteurs, à la résilience du marché de l’emploi et de la consommation, devrait inscrire l’exceptionnalisme américain dans la durée. Ainsi, en 2025, même si les taux d’intérêt restent élevés, nous anticipons une croissance du PIB de plus de 2% aux Etats-Unis, accompagnée d’une surperformance continue des actions américaines, et ce, au-delà du seul secteur technologique.