La Colombie a annoncé samedi avoir intensifié son offensive militaire dans la région du Catatumbo, ravagée par les cultures de drogue et historiquement dominées par les insurgés.
La Colombie a annoncé samedi avoir intensifié son offensive militaire dans la région du Catatumbo (nord-est) frontalière du Venezuela, où les guérilleros de l’ELN affrontent les dissidents des FARC et attaquent les civils, avec environ 60 morts depuis jeudi selon un nouveau bilan.
«En ce moment, la situation est très critique dans cette région du pays», a déclaré le commandant de l’armée, le général Luis Emilio Cardozo, en haranguant les troupes qui se déployaient dans les montagnes du Catatumbo, ravagées par les cultures de drogue et historiquement dominées par les insurgés.
Le président colombien Gustavo Petro a annoncé vendredi suspendre les négociations de paix avec l’Armée de libération nationale (ELN).
Le bilan des affrontements impliquant l’ELN a grimpé à «environ 60 morts», a annoncé samedi sur X le Bureau du médiateur colombien (ombudsman). Les victimes «sont mortes de manière violente à Convencion, Abrego, Teorama, El Tarra, Hacari et Tibu», a-t-il ajouté. Le précédent bilan des autorités était de près de 40 morts.
Rappelant les pires heures du conflit armé en Colombie, les guérilleros de l’ELN ont attaqué jeudi la population civile et affronté les dissidents de l’ancienne guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) dans le Catatumbo, ont rapporté des sources officielles.
Il y a eu une «rupture, disons, de cette alliance» entre l’ELN et les dissidents de la défunte guérilla des FARC, ce qui «a eu un impact très important sur la population civile», a expliqué le général Cardozo dans une vidéo diffusée par l’armée sur X. «Ils ont sorti les gens de chez eux et les ont tués de façon misérable, en violant les droits humains. C’est à nous, en tant qu’armée nationale, de stabiliser le territoire», a-t-il ajouté.
Le nouveau chapitre de la violence dans la région a entraîné le déplacement de plus de 2500 personnes vers la ville de Tibu, a indiqué samedi son maire, Richar Claro.
Vendredi, les forces de sécurité ont annoncé le déploiement de 300 agents supplémentaires «pour mettre fin aux affrontements» entre groupes illégaux.
Des villageois ont même été évacués en hélicoptère et «des déplacés continuent d’arriver dans les différents points de concentration» de sinistrés, a dit à l’AFP une source militaire.
Le gouvernement vénézuélien a également annoncé samedi «une opération spéciale pour venir en aide à la population civile déplacée de Colombie, qui est forcée d’échapper à la terrible violence armée qui l’a frappée», selon un communiqué officiel.
Le plan a été mis en œuvre dans trois municipalités frontalières du nord-ouest du pays.