Dans un style drôle et poétique, l'activiste queer livre une attaque en règle du système sur la lancée de Virginie Despentes. On salue sa prose qui décoiffe et réveille
«Les féministes t’encouragent à quitter ton mari, tuer tes enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir trans-pédé-gouine.» Cette citation n’est pas d’Alex Tamécylia, fine plume de la cause queer. Elle est de Pat Robertson, télévangéliste américain connu pour ses sermons extrémistes et aujourd’hui disparu. Mais Alex Tamécylia a choisi cette diatribe comme titre provocateur de son essai qui vient de paraître au Nouvel Attila, collection du Seuil, «parce que c’est drôle c’est vrai on va en parler».
De fait, dans cet ouvrage, qu’il soit question de violence masculine «qui est partout, partout, partout», du couple, cette «institution capitaliste», des enfants – «faut-il enfer?» –, du flirt lesbien baptisé dragouine, des sorcières victimes d’un «sexocide massif» – entre 1430 et 1630, 60 000 d’entre elles ont été exécutées – ou de la quête parfois burlesque d’«adelphité» (solidarité entre ses semblables, qu'ils soient hommes, femmes ou non binaires, ndlr), Alex Tamécylia torpille avec vigueur les piliers de notre système. Plus drôle que violent, aussi poétique que politique, son ouvrage décoiffe, réveille.
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