Jusqu’en 1973, près de 2000 enfants ont été enlevés à leur famille. L’avis de droit qui doit trancher la question du génocide des Tsiganes suisses a été remis récemment à l’Office fédéral de la culture. Le Conseil fédéral devrait se prononcer bientôt
Sandra Gerzner insiste plusieurs fois: «Maintenant, nous voulons mettre un nom sur ce qu’il s’est passé». Présidente de l’association Citoyens nomades, la Fribourgeoise fait partie de ceux qui luttent depuis des décennies pour faire reconnaître les persécutions subies par les Yéniches, citoyens suisses et tsiganes, dans leur propre pays. Femme du voyage, elle soupire: «Je ne comprends pas cette lenteur et ce manque de transparence. J’ai l’impression que personne ne veut affronter ce passé et que tout ça manque de courage.»
En novembre 2021, l’Union des associations et des représentants des nomades suisses a écrit à l’Office fédéral de la culture (OFC). Elle demandait que les actes commis contre les Yéniches entre 1926 et 1973 soient reconnus constitutifs d’un génocide selon la définition des Nations unies. Un rapport sur la façon de traiter cette requête a été rédigé en 2023 par Mô Bleeker, désormais conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU. La question est sensible. Ce document n’a été que partiellement rendu public. Les conclusions et recommandations restent secrètes.
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