Le Bernois de 23 ans s’est imposé devant l’Autrichien Vincent Kriechmayr et le Grison Stefan Rogentin. Il confirme tous les espoirs placés en lui et se profile gentiment comme un rival pour Marco Odermatt dans les épreuves de vitesse

Après Justin Murisier, Thomas Tumler, Alexis Monney et côté féminin Camille Rast, un cinquième athlète suisse a remporté cette saison sa première épreuve de Coupe du monde: Franjo von Allmen. Deuxième des descentes de Val Gardena et de Bormio à la fin du mois de décembre, le Bernois de 23 ans s’est imposé vendredi lors du super-G du Lauberhorn, première des trois épreuves prévues ce week-end à Wengen avant la descente de samedi et le slalom de dimanche. Il a devancé de 0''10 l’Autrichien Vincent Kriechmayr et de 0''58 le Grison Stefan Rogentin, qui a rebondi avec la manière après avoir subi une grosse chute mardi lors d’un entraînement de descente.

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Les autres Suisses qui comptaient parmi les prétendants au podium sont restés plus en retrait. Favori parmi les favoris, Marco Odermatt n’a pris qu’un septième rang décevant au regard de ses propres standards, concédant 1''04 de retard sur le vainqueur du jour. «C’était difficile aujourd’hui, les sensations n’étaient pas au rendez-vous et j’ai commis deux-trois petites erreurs», a-t-il déclaré au micro de la RTS après son plus mauvais résultat en super-G depuis… Mars 2022, et une 28e place à Kvitfjell (Norvège). Le Fribourgeois Alexis Monney est de justesse resté dans le top 10 avec sa neuvième place, tandis que le Valaisan Justin Murisier a terminé quatorzième.

Un maximum de risques

L’homme de la journée restera bien sûr Franjo von Allmen, qui a eu le bonheur de signer sa première victoire au plus haut niveau dans son canton de Berne. Le jeune homme de 23 ans seulement, un âge très précoce pour briller dans les épreuves de vitesse en ski alpin qui nécessitent expérience et connaissance des pistes, est originaire de Boltigen, petite bourgade du Simmental située sur la route qui sépare l’Oberland de la Gruyère. Il a commencé à skier sur les pentes de la petite station du col du Jaun, à quelques minutes de route de Charmey, et a appris le métier de charpentier avant de se consacrer pleinement au sport.

C’est en 2022 que son talent a éclaté au grand jour, quand il a cumulé trois médailles d’argent aux Championnats du monde juniors de Panorama (Canada) en descente, super-G et combiné. Une année plus tard, il a fait ses débuts en Coupe du monde. Il ne lui a fallu que trois courses pour entrer dans le top 10 et douze pour monter sur le podium, lors d’un super-G de Garmisch-Partenkirchen. Cette saison, il semble être entré dans une nouvelle dimension, avec déjà trois podiums à son actif. Dans un article que la Neue Zürcher Zeitung lui a consacré en début de saison, il explique être intéressé par la quête des limites, et il ne sait pas skier autrement qu’en prenant un maximum de risques.

Quand tout va bien, on mesure où cela peut le mener. Et si c’était lui, le futur grand rival de Marco Odermatt dans les épreuves de vitesse?