Le puissant président du Centre apparaît comme le favori à la succession de Viola Amherd au gouvernement. Mais l’élection s’annonce disputée. Le Grison Martin Candinas compte des soutiens dans tous les partis, alors que le nom du Saint-Gallois Benedikt Würth monte. Tour d’horizon
L’élection pour la succession de Viola Amherd est-elle jouée d’avance? La question se pose au lendemain de l’annonce du départ de la conseillère fédérale, tant les regards se tournent naturellement vers l’homme fort du Centre, Gerhard Pfister, qui quittera en juin la présidence du parti. Animal politique, le conseiller national zougois semble cocher toutes les cases. A gauche comme à droite, des parlementaires saluent un «politicien brillant», stratège, doté d’une vision pour la Suisse. Quelqu’un de fort, capable d’enfiler le costume d’homme d’Etat, auréolé du rafraîchissement réussi de son parti, qui a relevé la tête aux élections fédérales de 2023 après avoir changé de nom et fusionné avec le PBD.
Pourtant, la partie est loin d’être gagnée. Au sein de l’ancien PDC, on aime bien rappeler le proverbe bien connu au Vatican: «Qui entre pape au conclave, en sort cardinal.» En résumé, le favori finit souvent par perdre. D’autant plus que le Zougois ne fait de loin pas l’unanimité au parlement. Certains estiment que ses qualités sont surévaluées par des médias, friands de ses bonnes sorties. D’autres évoquent ses ambiguïtés stratégiques. A l’origine conservateur de droite, Gerhard Pfister s’est, ces dernières années, ostensiblement recentré, pour favoriser les affaires de son parti. Par conséquent, certains ne savent plus où il se situe réellement.
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