Le cambiste, qui ne s’était pas relevé du crash post-Brexit, écope de 30 mois de prison avec sursis partiel. Insolvable, il est aussi condamné à payer quelque 24 millions de francs

Le cambiste de légende, jugé cette semaine à Genève, a été reconnu coupable ce jeudi de toutes une série d’infractions pour avoir, notamment, caché et creusé un trou de plusieurs millions de francs, avoir spéculé avec des fonds censés dormir tranquillement sur un compte, avoir trompé un client pour le pousser à investir encore alors que la déconfiture était en marche et avoir tardé à annoncer le surendettement de sa société. L’intéressé, âgé de 76 ans, est condamné à une peine privative de liberté de 30 mois, dont une partie ferme de 6 mois. Ruiné et insolvable, il est aussi condamné à payer quelque 24 millions à la masse en faillite et à deux des plaignants. Il peut faire appel.

Pour le Tribunal correctionnel, la faute commise par le cambiste est lourde. Il s’en est pris à la confiance et au patrimoine de ses clients. Le verdict relève son refus de s’adapter aux nouvelles normes en vigueur ainsi qu’une certaine intensité délictuelle. L’écoulement du temps est retenu, mais pas la violation du principe de célérité – plaidée par la défense qui critiquait une procédure longue de sept ans – faute «de temps morts flagrants». Pas de repentir sincère non plus, son autodénonciation ayant anticipé le déclenchement de ses ennuis pénaux. A décharge, les juges soulignent sa collaboration globalement bonne à l’enquête et ses excuses qui semblent sincères.

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